Le crematorium inutile
Le crematorium inutile
Dans une langue pleine d'images et d'attention pour toutes les consonnes et les voyelles - même les plus solitaires -, ces poèmes promènent le lecteur au pas de course d'un jogger halluciné, à travers "un pays qui pourrait ressembler à la France'. Ils sillonnent les décombres et les splendeurs d'un paysage d'où s'arrachent, notamment, le silence de Vézelay sur les dalles de calcaire et la beauté grise du pont de Saint Nazaire. La poésie de Valéry Molet force la porte des démissionnaires pour leur dire que le monde vaut la peine d'être regardé. Elle renvoie à la solitude de la station d'épuration, au silence des chenils et la joie des bains de mer. Avec la puissance d'évocation des anciennes pierres, elle nous plonge dans des nuits de lunes partiales comme des abeilles, de lits entichés de croassements, de nuages fuyants dérangés par le froid.
Le Crématorium inutile, c'est le recueil de la volonté qui n'implique pas de sens particulier, de Vézelay contre les laideurs, de l'océan qui s'amuse et de la beauté des villes ouvrières. C'est un peu de laine dans l'acier. À la fin, il n'y a plus que des mots en forme de scoliose dont l'odeur rameute des fleurs industrielles.
Il se pourrait, écrit Valéry Molet, que, encore une fois, les poètes aient raison.
Valéry Molet est historien de formation et ancien élève de l'ENA (promotion Léopold Sédar Senghor). Il exerce des responsabilités depuis une quinzaine d'années dans l'administration des collectivités territoriales et des établissements publics. Il a publié des poèmes dans diverses revues. Le Crématorium inutile est son premier recueil.
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